Quelles sont les caractéristiques à retenir pour choisir un chauffe-eau ?

Les dépenses énergétiques liées à la production de l’Eau Chaude Sanitaire (ECS) tendent à devenir le premier poste de dépense d’énergie des foyers. En effet, les améliorations d’isolations et de rendement des systèmes de chauffage ont permis de faire diminuer grandement les factures de chauffage. L’ECS en revanche, répond à un besoin d’hygiène qui ne peut être diminué drastiquement. Quelques astuces et bons gestes permettent bien sûr d’éviter le gâchis, comme prendre une douche plutôt qu’un bain, couper l’eau quand on fait la vaisselle ou baisser de quelques degrés la température des chauffe-eau classiques ; mais les besoins quotidiens restent d’environ une cinquantaine de litres par personne. La meilleure façon de réduire sa dépense énergétique est d’opter pour un chauffe-eau basse-température, moderne, performant et adapté à ses besoins. Voici tous nos conseils pour bien choisir, tant en construction qu’en rénovation.

Chauffe-eau indépendants

Ballons électriques et à gaz

Ce sont les modèles traditionnels les plus couramment installés jusqu’à présent. Toutefois, bien que modernisés, ils sont en train d’être dépassés par des modèles moins gourmands en énergie et/ou utilisant d’autres énergies, renouvelables. De plus certains systèmes à gaz nécessitent une installation particulière assez contraignante.

Chauffe-eau électriques

Les chauffe-eau électriques sont peu onéreux à l’achat, on peut en trouver dès 200€ pour les modèles entrée de gamme pour un foyer de 4 personnes. En revanche à l’usage, le coût de l’électricité étant élevé, les économies ne seront pas au rendez-vous. Il existe deux modèles de chauffe-eau électriques :

• Instantanés : l’eau est chauffé par une résistance à la demande, et envoyée directement dans les canalisations. Il faut patienter quelques secondes pour obtenir la température souhaitée. L’avantage de ces modèles réside dans leur faible encombrement (pas de ballon volumineux pour stocker l’eau chauffée) et la restitution complète de la chaleur apportée à l’eau (il n’y a pas de déperdition car il n’y a pas de stockage d’eau chauffée). Ils nécessitent en revanche une forte puissance du réseau électrique et sont tout de même assez gourmands en énergie.
• A accumulation : L’eau du ballon est chauffée en une seule fois, la nuit lorsque vous bénéficiez d’un tarif d’électricité avantageux dit « heures creuses ». Vous bénéficiez immédiatement d’eau chaude dès l’ouverture du robinet, mais en quantité limitée. Le ballon doit être bien dimensionné par rapport à votre usage, le nombre de personnes dans votre foyer. C’est une installation qui nécessite une place importante si vous optez pour un grand volume de stockage. Attention, certaines marques les nomment « chauffe-eau gain de place », la technologie reste la même. Ces chauffe-eau plats dépassent rarement les 100l et sont plutôt utilisés en complément (pour avoir de l’eau chaude immédiatement sur un système instantané) ou pour les petits espaces (studio, foyers de deux personnes tout au plus).

Chauffe-eau à gaz

Les chauffe-eau à gaz (gaz de ville ou bouteille) existent également en fourniture instantanée ou à accumulation et présentent les mêmes avantages et inconvénients à l’usage. Toutefois, dans le cas d’une production instantanée, il est plus réactif et l’eau monte plus vite en température.
Son installation demande quelques précautions. Les gaz de combustion d’un chauffe-eau à accumulation par exemple doivent être évacués par le conduit de cheminée ou par une sortie dite « en ventouse » à l’extérieur de l’habitation (comme pour une chaudière à gaz). Un chauffagiste professionnel saura vous accompagner pour une installation sécuritaire. Plus onéreux à l’achat que l’électrique, ils seront à moyen terme plus rentables, le gaz coûte moins cher que l’électricité à rendement égal.

Ballons à énergie Solaire

L’énergie solaire peut, dans certaines régions être totalement dédiée à la production d’ECS. Dans d’autres, il faudra envisager un complément électrique traditionnel pour les périodes d’ensoleillement faible ou nul, cependant c’est déjà un pas vers les économies d’énergies. Il est d’usage de considérer qu’un chauffe-eau solaire adapté couvre 70% des besoins en ECS d’un foyer. Le plus souvent ces deux types d’alimentation vous serons proposées :

• Panneaux solaires photovoltaïques : ils captent l’énergie du soleil pour la transformer en électricité qui alimentera tout ou partie de votre consommation, mais ne sont pas dédiés au chauffe-eau exclusivement.
• Panneaux solaires thermiques : les panneaux sont composés de tubes dans lequel circule un fluide caloporteur qui chauffe au contact du soleil puis est acheminé jusqu’au ballon d’eau chaude.

Il existe aussi une troisième sorte de chauffe-eau solaire : les monoblocs. Plus simple à installer car les capteurs et le chauffe-eau ne font qu’un, il est place en extérieur, orienté plein sud, à l’abri de tout ombrage. Au sol ou sur le toit, cette installation demande de la place et un support adapté. Nous vous recommandons ce système plutôt en rénovation, quand l’ensemble des travaux d’installation de panneaux solaires ne peut être effectués.

Ballons thermodynamiques

A nos yeux les modèles les plus économiques et performants des chauffe-eau indépendants. Ils associent un ballon d’eau chaude et une pompe à chaleur. L’appareil utilise les calories présentent dans l’air pour chauffer l’eau. Ce sont des modèles onéreux à l’achat mais qui vous permettront de diviser le coût en énergie par 3 ou 4. Vous pouvez également bénéficiez d’aides financières à l’acquisition et l’installation dans le cadre de la transition énergétique.
L’appareil doit être installé dans une pièce isolée mais non chauffée, il a besoin d’une température ambiante allant de 5°C à 35°C. Il s’installe idéalement dans un cellier ou une buanderie, pourquoi pas avec un autre appareil d’électro-ménager qui libérera des calories dans l’air en fonctionnant comme un réfrigérateur, un congélateur, un lave-linge ou un sèche-linge.
Ces chauffe-eau ne pourront en revanche pas convenir pour chauffer l’eau chaude d’un circuit de chauffage, sauf éventuellement dans une habitation passive pour laquelle il s’agira d’un chauffage d’appoint uniquement.

Chaudières combinée à la production d’ECS

Le principe des chaudières est d’être assez puissantes pour fournir tant l’eau chaude nécessaire au fonctionnement des radiateurs (basses températures désormais) que l’eau chaude sanitaire. Quel que soit le type de chaudière, vous aurez trois possibilités de production d’ECS : instantanée, micro ou semi-accumulation et accumulation. Découvrons les avantages et les inconvénients de chacune.

• Production instantanée : ce système très simple vous fournit de l’eau chaude à la demande. Il y a à peine quelques secondes d’attente (mais ce sont quelques lites d’eau gâchés) entre l’ouverture du robinet et l’arrivée de l’eau à température. Les avantages pour vous sont son coût modéré à l’achat, son faible encombrement dû à l’absence de ballon d’eau et les économies : vous ne payez que l’énergie nécessaire au chauffage de l’eau réellement consommée. En revanche, ce système ne permet pas de fournir de l’eau chaude en quantité. Une baisse de température et de débit sera ressentie si vous faites la vaisselle par exemple en même temps que quelqu’un prend une douche. La quantité d’eau chaude instantanée produite dépendra de la puissance de la chaudière. De plus la chaudière est fréquemment sollicitée et cela peut accélérer sa détérioration.
• Production à micro ou semi-accumulation : c’est un compromis entre l’instantané et l’accumulation. On la retrouve souvent sur des chaudières à condensation. Une petite réserve d’eau chaude (jusqu’à10 litres) est toujours disponible afin de ne pas avoir d’attente à l’ouverture du robinet et de ne pas ressentir par exemple de baisse de température ou de pression lorsque quelqu’un se lave les mains quand vous prenez une douche. C’est un appareil à l’encombrement faible également. En revanche la petite taille de la réserve d’eau permet seulement un confort d’appoint mais pas de prendre une douche et de faire la vaisselle simultanément.
• Production à accumulation : la chaudière à ballon intégré offre un grand volume de stockage d’eau chaude, permettant de répondre aux besoins quotidiens avec un débit constant et une température stable même si plusieurs robinets sont ouverts en simultanés. Ce sont aussi les appareils les plus onéreux et qui nécessitent le plus de place. Avec les conseils d’un professionnel vous pourrez déterminer quel est le bon dimensionnement par rapport à vos besoins. Il faut un ballon suffisant grand pour ne pas se retrouver sans eau chaude mais il n’est pas nécessaire non plus de le sur-dimensionner, ce qui vous coûterait trop cher inutilement sur le long terme si la production d’eau chaude est supérieure à vos besoins. C’est une solution utilisée lorsque la puissance de la chaudière est trop faible pour couvrir tous les besoins en même temps.

Vous n’avez alors qu’un seul appareil, assez puissant donc onéreux, pour l’eau chaude du chauffage et sanitaire. C’est effectivement un investissement mais sur le long terme vous y trouverez une rentabilité plus ou moins importante selon le coût de l’énergie choisie et proportionnelle en général à votre investissement.
Ces solutions de chaudières à double service doivent être réfléchies dès la construction pour obtenir les meilleurs rendements (et opter par exemple pour une alimentation en géothermie). Dans le cas de la rénovation, de nombreux facteurs vont influer sur vos choix. Notamment l’étendue des travaux à réaliser pour raccorder votre réseau d’eau chaude sanitaire et de chauffage à la chaudière s’ils ne le sont pas actuellement. D’importants travaux qui peuvent rebuter. Un professionnel du chauffage pourra toutefois vous donner les bons conseils sur la faisabilité de votre projet.

Anatomie d’un chauffe-eau

Lorsque vous devrez choisir un chauffe-eau, notamment électrique, plusieurs éléments seront à prendre en compte comme la résistance électrique. Différentes solutions existent :

• la résistance blindée : appelée aussi « thermoplongeur » elle est en contact direct avec l’eau, ce qui lui permet d’être très réactive. En revanche, son contact permanent avec l’eau du ballon peut entraîner un encrassement néfaste à son bon fonctionnement si l’eau est trop calcaire. De plus, lors de l’entretien du chauffe-eau, il sera nécessaire de vidanger la cuve pour atteindre la résistance.
• la résistance en stéatite : elle est placée dans un tube en acier (appelé « fourreau ») ce qui lui évite le contact direct avec l’eau. Ce type de résistance est plus onéreuse, toutefois sa durée de vie est supérieure et son entretien facilité car il n’est pas nécessaire de vider la cuve pour l’atteindre.

Afin de protéger votre chauffe-eau à accumulation et de prolonger sa durée de vie, vous trouverez sur le marché trois types de protections contre la corrosion : les anodes.

• Anode en magnésium : Placée au centre de la cuve, elle permet à un faible courant électrique de se former entre elle et les parois de la cuve en présence d’eau. Les fines particules de magnésium se dissolvent alors progressivement, protégeant ainsi les parois de la cuve. Il faut la remplace tous les 3 à 5 ans.
• Anode en titane : Placée dans la cuve et reliée à un petit générateur, elle produit de faible ondes électriques qui attirent les minéraux présents dans l’eau et s’en sert comme protection.
• Anode hybride : couplant les deux technologies elle double la durée de vie de votre ballon d’eau chaude. Le magnésium enrobe le titane qui assure un flux permanent de particule de magnésium pour protéger les parois de la cuve de la corrosion.

Quant aux cuves, peu de choix, elles sont principalement composées d’un revêtement intérieur émaillé et d’un habillage en tôle, veillez cependant à choisir des cuves avec une bonne isolation pour limiter au maximum les déperditions de chaleur. Deux éléments de sécurité indispensables également : un limiteur thermostatique pour que la température de l’eau ne dépasse pas les 50°C et un groupe de sécurité pour réguler la pression du ballon.